Tu étais née il y a 19 ans de cela, de deux parents hybrides, deux Kitsunes blancs. Sitôt née, et sitôt séparée d'eux. Les maîtres de tes parents trouvaient qu'avoir deux hybrides étaient largement suffisant, une troisième bouche serait trop chère à nourrir. La meilleure option pour eux était de te vendre. Ils se débarrassaient de toi et en plus, ils gagneraient du fric, double avantage. Tu n'aurais jamais connue l'identité de tes parents. Tu avais été vendu à une connaissance des maîtres de tes parents, une connaissance qui se trouvait dans l'incapacité d'avoir des enfants et qui, en t'achetait, espérait voir un semblant de fille en toi. Mais il ne fallait pas se voiler la face, cette femme remarqua rapidement que jamais elle pourrait te considérer comme son enfant. Tu étais une hybride, une race inférieure, une soumise, un esclave. Cette femme avait beau essayé de te regarder autrement, elle n'y arrivait pas. De plus, son voisinage se moquait d'elle, la montrait du doigt quand elle te portait dans ses bras. « Regardez, c'est une hybride ! » commençait une vieille commère du voisinage en te montrant du doigt, toi petit bébé encore si innocent. « Comment peut-elle faire ça, c'est insensé ! » disait une autre. « Elle est pas bien cette femme ! ». Dans notre monde, vouloir aimer un hybride quand on était un humain paraissait comme impossible, contre-nature. Moquée par les autres, cette femme ne supporta pas la situation très longtemps. Elle essayait de paraître forte mais chaque mot blessant la touchait en plein cœur. Et puis ce qui arriva, arriva. Une goutte d'eau était venue faire déborder le vase de la patience de cette femme. Cette goutte fut la parole d'un de ses proches, une parole blessante qui l'avait fait pleurer durant toute une soirée. Tu avais à peine un an et des poussières à l'époque, tu ne comprenais pas vraiment la situation. Tu avais marché d'un pas encore hésitant vers elle pour essayer de la câliner, de la consoler. En te voyant te soucier d'elle, elle avait encore plus envie de pleurer. Elle avait glissé une main dans tes cheveux pour te caresser et s'était penchée face à toi. « Ce n'est rien. » Le lendemain, elle t'avait laissé sur la route sans jamais venir te chercher. Elle avait cédé, ne voulant pas que sa vie soit ruiner à cause de toi.

Toi, tu étais restée sur la route assise sur la bordure du trottoir, balançant tes jambes souriante et l'attendait. Tu pensais juste qu'elle était partie acheter quelque chose tu n'imaginais pas un instant qu'elle t'avait abandonnée. Une heure était passée, tu restais au même endroit regardant partout autours de toi les gens qui passaient en te regardant d'un air étrange. Une autre heure passa, les gens chuchotaient quand ils te voyaient. Au bout de la troisième heure, un homme était venu te rendre visite. Une casquette sur la tête et une uniforme étrange, tu étais trop petite pour comprendre qu'il s'agissait d'un policier. Un passant l'avait prévenu de la présence d'une petite fille hybride seule dans la rue depuis une heure. Il avait dans un premier temps regardé si tu avais un collier où un signe permettant d'identifier ton maître. Mais tu n'avais rien simplement car ta précédente maîtresse où plutôt « mère » ne voulait pas te voir comme un hybride mais comme sa chair et que donc, elle ne t'avait jamais déclarée en tant que son hybride ni fait portée de collier. Il était rigolo se monsieur avec sa casquette qui tombait tout le temps. Tu avais rigolé, la preuve que tu ne comprenais pas la situation. Quand il t'avait prit dans ses bras, tu avais changé ton sourire en un petit cri plaintif. Pourquoi il t'emmenait ? Ta « maman » allait peut-être revenir, tu ne comprenais pas où il t'emmenait et sur le coup, tu avais pleuré. Tu avais essayé de le repousser toi petite hybride, lui il resserrait son emprise sur toi limite en devant violent. Il était monté dans une voiture et toi tu regardais, les yeux larmoyants, le trottoir où tu avais été assise durant des heures à l'attendre. Tu ne voulais pas partir avec cet homme, tu voulais retourner t'asseoir.

Tu étais passée de bâtiments en bâtiments, de mains en mains pour te retrouver prisonnière dans une cage étroite. Au début, tu pensais qu'il s'agissait d'un jeu. Qu'une prince charmant sur son étrier blanc allait venir te libérer comme dans les histoires qu'on te lisait avant de te coucher. La premier nuit fut froide et bruyante. Tu sentais des regards sur toi. D'autres gens avec des oreilles et une queue d'animaux te regardaient. Parfois même certain d'eux pleuraient. Tu étais dans une animalerie, tu allais devenir un objet exposé à la curiosité et la perversité humaine. Les hybrides enfants intéressaient toujours plus les acheteurs. Pourquoi ? Car on pouvait les élever comme on le désirait. Le plus pervers des acheteurs ferait de toi un amuse lit tandis que le plus neutre ferait de toi une bonne à tout faire. A peine trois jours dans cette enfer, lieu de dépravation de tout, qu'un homme t'avait prise. Difficile de dire à qu'elle catégorie de maître il appartenait. Il te ramena chez lui. Il avait une autre hybride et lui confia la tâche de t'éduquer pour le servir. Il se comportait étrangement avec l'hybride plus âgée mais toi, il ne te touchait pas. Il t’ignorait même au final. Il voulait juste une chair fraîche quand celle de sa première hybride sera usée. Cette vie là était bien différente de celle que tu avais vécus avant. Avant tu avais le droit de pleurer et même quand tu pleurais, ta fausse « mère » te prenait dans ses bras pour te bercer. Là, quand tu pleurais, tout ce que tu gagnais était juste une claque de cette hybride. Elle voyait en toi une potentielle rivale quand tu grandiras. Elle devait t'éduquer par ordre de son maître, mais elle ne t'aimait pas alors elle avait bien décidé de t'en faire baver.

Durant ton enfance, tu avais donc été l'esclave de l'esclave, situation des plus déconcertantes. Tu te pliais aux moindre ordres de cette hybride car elle te terrorisait. Plus tu lui obéissais, plus elle abusait de toi. Elle te refilait toutes ses tâches ménagères. Vaisselle, linge, balais. Tu grandissais avec le fil du temps et aussi moralement tu te renforçais. Tu grandissais et tu prenais forme de plus en plus aussi. Ton maître aussi le remarqua. Étrangement lui qui t'ignorais au départ se trouvait de plus en plus intéressé par toi. Son autre hybride aussi l'avait remarqué, ce qui ne fit que renforcer sa jalousie envers toi. Un jour, elle t'avait prise à part dans un coin de la maison. Le regard méchant et la voix tranchante elle t'avait décrit de A à Z ce qu'il te ferait subir si tu répondais à ses provocations. Elle te décrivait avec précision tout les actes sexuels qu'il allait te faire subir prenait une voix volontairement mystérieuse comme-ci elle voulait qu'après cette conversation tu prennes peur de lui et le fuir. Tu avais peut-être 10 ans à ce moment-là, tu ne comprenais pas tout les mots qu'elle employait pour te traumatiser, mais tu avais compris le contexte de la discussion. Elle avait réussit à te faire peur. Dès lors qu'il te regardait étrangement, tu cherchais à le fuir en détournant le regard où en changeant de pièce. Et puis un jour il avait osé. Il avait osé tenter d'entrer dans ton périmètre secret. Mais ta peur s'était transformé en colère. Tu lui avais résisté. Il t'avait mit un pain et toi, tu l'avais mordu à un endroit où ça avait dû lui faire très très mal. Le voyant courbé sur lui même hurlant de douleur, tu avais très vite comprit que tu devais fuir sinon la réprimande serait trop violente. Avant que son autre hybride vienne lui voler au secours toi, tu avais déjà prit la poudre d'escampette.

Tu t'étais mise à courir dans la rue et dans la nuit. Courir vêtu de ta longue chemise blanche déchirée à certain endroit ainsi que les pieds nus. Tu courrais sans savoir où aller. Tu voulais juste partir le plus loin possible de cette homme. Dans cette course, tu avais arraché le collier que tu avais autours du cou pour le jeter sur le sol. Tu ne voulais pas te faire rattraper. Tu courais. Tu ne faisais tellement pas attention à l’endroit où tu allais que dans ta course infernale, tu avais heurté quelqu'un de plein fouet. Tu étais tombé sur les fesses et tu avais relevé la tête envers cet inconnu dans lequel tu venais de foncer tête baissée. Ton cœur battait à vive allure ; tu avais peut d'être tombé sur un policier. Un policier comme celui que tu avais croisé quand tu étais petite, ce policier qui t'avait arraché de ton trottoir. Désormais avec le recul, tu savais que tout était de sa faute, désormais tu maudissant les gens dans ce costume. Mais cet inconnu n'était pas un flic. Sur le coté de son corps, on pouvait voir remuer une quête de chien. Sur le haut de sa tête, deux oreilles noires étaient dressées. Son visage était marqué de diverses cicatrices. Un hybride ? Il s'agissait d'un de tes semblables. Tu ne savais pas comment réagir ce fut lui qui fit le premier pas en remarquant que toi aussi tu appartenais à la même race que lui. Souriant et se baissant, il t'avait adressé une main chaleureuse pour t'aider à te relever. Comme conquise par le charme qui émanait de sa carrure, tu avais prit sa main, acceptant son aide. Il était un hybride rebelle et ce jour-là, il t'avait prise sous son aile.

Il te protégeait et se comportait comme un frère avec toi. Il t'avait apprit de nombreuses choses notamment les lois essentielles pour pouvoir survivre en hybride rebelle. Il te montra comment te défendre si jamais on t'attaquait. Il te fit simplement prendre le goût de la liberté. Avec lui, tu avais simplement et purement l'impression de vivre. Tu avais reprit le goût de rire et peu à peu tu oublias ton passé. »Croire en l'avenir » c'est ce qu'il te disait toujours et toi, tu adoptais peu à peu sa politique. Cet hybride, il ne détestait pas les humains. Il était fascinant. Il disait que pas tout les humains étaient méchants. Il fallait juste savoir lire en eux et surtout rester méfiant mais il ne fallait pas les combattre car de toute façon, c'était cause perdue. Il adorait essuyer un couteau avec une lame étrange. Il portait ce couteau uniquement en tant qu'arme de défense. Si jamais on l'attaquait pour le priver de sa liberté, il se défendrait juste en toute légitimité avant de prendre la fuite. Oui, il privilégiait la fuite au combat et il t'avait aussi apprit à fuir. Le pire, c'était que tu courais vraiment vite ! Avec ta petite taille, tes mouvements étaient plus rapides ce qui étaient un avantage majeure ! Quand il essuyait son couteau toi, tu le regardais avec un air envieux. Au début, tu n'osais pas lui demander pourquoi il ne voulait pas que tu portes un couteau toi-aussi. Quand tu lui avais posé la question, il avait sourit et s'était redressé, se dirigeant vers un tiroir avant de poser un petit flacon devant ton nez. « Le poison est l'arme des femmes Aldenör. » caressant tes cheveux il avait continué. « Je ne pourrais pas toujours veiller sur toi. Tu dois aussi apprendre à voler de tes propres ailes. Une femme ne doit pas faire couler du sang quand elle se défend non. La violence reste à l'homme et la douceur à la femme. » Il te montra une aiguille, épaisse de quelques millimètres et large de trois ou quatre centimètres. « Si jamais on t'attaque, garde toujours sur ton une ou deux aiguilles induit du contenu de ce flacon. Ce poison ne tuera pas ta victime mais le fera faire dodo pendant quelque temps, le temps pour toi de fuir. C'est compris ? »

Jamais tu n’oubliais ce discours qu'il t'avait adressé. Tu avais toujours gardé ce petit flacon ainsi que l'aiguille qu'il t'avait donné. Aujourd'hui, tu as bien grandit. Tu étais devenue une femme. Tu avais agrandit tes connaissances en domaine de poison. Tu gardais à jamais graver en ta mémoire cette phrase « Le poison est l'arme des femmes ». Tu étais une hybride libre et tu comptais bien le rester.