Je vois encore ce plafond blanc immaculé, le bruit assourdissant des machines et les visages de ces humains qu’on appelle « scientifiques », mes créateurs. Je sui née dans un labo, simple cobaye d’une expérience top secrète que l’on nomme « Projet S456 ». Nous étions une dizaine, une dizaine d’enfants nés dans un tube, avec pour père et mère une éprouvette et une aiguille. Nous étions innocents, enfermés, traités comme des outils, voir des déchets. Nous ne méritions pas de vivre, seul ceux qui étaient parfaits recevraient une fonction dans le monde des humains. Nous étions une dizaine, à répondre aux critères que les chercheurs avaient fixés pour le « projet S456 ».

Tien, parlons en d’ailleurs, qu’est-ce que ce fameux projet ? C’est une simple idée qu’un putain de génie à eu en se demandant : « Mais pourquoi faire la guerre alors que des hybrides pourrait la faire à notre place ? ». La fainéantise et le dénie pour les responsabilités des humains me surprendra toujours, et tandis que notre génie fit l’unanimité au sein du gouvernement pour commencer son projet top secret, nous autres, hybrides, étions déjà condamnés.

Je me souviendrais toujours de ces murs blancs, de ce petit lit et de ses sanitaires qui étaient la seule chose qui meublait ma pauvre cellule. Nous autres, la petite dizaine de « prototypes » ayant survécu étions des hybrides « démons ». On nous donner se nom de "race" car le nous n'avions finalement pas vraiment de race prédéfinies, c'était un peu le chaos dans notres génétiques. Nous devions être parfaits, être les meilleurs pour assouvir quelques besoins de l’humanité, de montrer sa supériorité. Seulement ces chercheurs ont commis une erreur. Leur programme abrutissant et de contrôle neuronal avait échoué, laissant à nous autres hybrides démons notre intelligence et notre libre arbitre. Malgré que nous ayons grandit enfermés et élevés dans un labo, que l’on nous apprenait à être des machines à tuer qui ne se retourneraient jamais contre leur maître, au fur et à mesure que nous approchions de notre maturité, certains d’entre nous commençaient à se demander si cette vie avait vraiment un sens, et si nous ne méritions pas, nous hybrides « parfaits » de vivre comme bon nous semble. Evidemment, un jour, alors que j’étais le plus jeune et seulement âgé de 13 ans, le projet S456 connut un tournant tragique.

Tout commença quand la plus âgée d’entre nous, que nous considérions comme notre grande sœur, fut emmenée pour une séance de test. Cela devait être une séance bénigne, sans grande importance. Cela dit, elle n’en est jamais revenue. Peu de temps après se fut le tour du second plus âgé, qui connut le même mystérieux sort, puis du troisième, du quatrième… Mais alors que le tour était venu au cinquième de passer ces mystérieux tests, une vague d’inquiétude et de soulèvement s’était rependue parmi les six survivants. Qu’advenait-il des nôtres, pourquoi ne revenaient-ils pas de ces mystérieux tests ? Et bien sûr, comme tout hybride étant humain, mais aussi un animal, nos instincts de survie nous conseillèrent de quitter ces lieux au plus vite. C’est alors, que dans un élan de courage comparable à de la folie dans le désespoir de s’en sortir, que nous autres les six hybrides démons essayèrent tant bien que mal d’échapper à ce complexe. Les humains quand à eux, bien équipés et préparés à ce genre d’éventualité, avait carte blanc pour abattre tout « outils » qui avait l’impudence de croire en la liberté.

Mais ce qu’avait oublié les humains, c’est que ces hybride avides d’indépendance avaient été formés pour combattre et tuer des humains, aussi sur les six, trois d’entre nous réussirent à se frayer un chemin parmi la centaine de gardes qu’abritait le complexe, ne laissant derrière nous que des tas de cadavres et le peu d’humanité qui nous restait, gardant seulement en nous la rage de la perte de nos compagnons, ainsi qu’une haine incommensurable envers l’espèce humaine. Enfin à l’extérieur, que nous n’avions côtoyés que pour les entraînements en terrain réel, Nous dûmes encore fuir les innombrables agents du gouvernement qui étaient à notre poursuite.

Nous fûmes séparés, et je ne pus compter que sur mes compétences en matière de survie pour m’en sortir. Moi, Gen, qui n’avait encore pas d’autre nom que S010 vivais dans les quartiers insalubres d’une ville paumée. Vole à l’étalage, attaque armée et cambriolages étaient monnaie courante pour survivre quand on est hybride, aussi je faisait de mon mieux pour aider les hybrides du coin à s’en sortir. J’avais même gagné une certaine notoriété parmi eux. Portant un masque que j’avais volé à un antiquaire, et le sabre que l’on m’avait donné dans mon laboratoire, j’étais vu comme un véritable justicier, pourfendeur de mercenaires, incroyablement discret et insaisissable, d’où le nom que l’on m’attribua, Genkishi qui veut dire « chevalier fantôme ». Mais je ne pouvais pas me permettre de me faire connaitre, moi qui étais déjà recherché par le gouvernement en personne et je dus à contre cœur me résoudre à quitter mes nouveaux camarades, après leur avoir indiqué quelques bons endroits où se cacher.

C’est sur le chemin du départ, dans cette ville perdue loin dans les terres, que je rencontrais Winnie Skydink. Elle ne ressemblait pas à grand-chose dans ses vêtements crasseux et abîmés, et elle semblait avoir de la peine à survivre, mais cette petite hybride marchait pourtant gaiement et oisivement le long d’une rue, la laissant à la merci de toute personne peu recommandable qui pourrait s’en prendre à quelque hybride égaré. Ce qui arriva bien évidemment, un homme (probablement un mercenaire) commença à l’agresser. Le problème et ce qui me fit légèrement hésiter était que cette homme était lui aussi un hybride, mais n’écoutant que mon cœur, devant la jeune fille légèrement moins âgée que moi, je sautais sur l’agresseur et le coupais littéralement en quatre.  Je filais ensuite un coup de main à la petite fille, qui était nue comme un ver, à se relever et n’arrivant pas à me résoudre à la laisser seul, je décidais de l’emmener avec moi, jurant de m’en occuper coûte que coûte et de résoudre le vœux le plus cher de cette jeune hybride, celui de retrouver ses parents.

Âgée maintenant de 18 ans, je voyage beaucoup, fuyant toujours mes persécuteurs, en compagnie de Winnie qui a maintenant bien grandi. Je lui apprends tout les jours un peu plus les rudiments de la survie, à se battre et à protéger les siens pour qu’un jour elle vole de ses propre ailes. A présent nous avons rejoins les abords d’une ville très certainement remplit de pauvres hybrides en captivités. Je suis bien résolue à les aider, même si cela doit me coûter la vie.